L'UE et le Royaume-Uni s'engagent à lier les systèmes d'échange de quotas d'émission dans un accord de coopération historique

Le 19 mai 2025, la Commission européenne et le gouvernement britannique ont annoncé leur engagement à établir un lien entre leurs systèmes respectifs d’échange de quotas d’émission (SEQE), marquant une étape importante dans la coopération bilatérale en matière de climat à la suite du Brexit. L'annonce, qui fait partie de la Compréhension commune présenté à la fin du sommet UE-Royaume-Uni à Londres, définit un cadre pour relier SEQE-UE et la SEQE du Royaume-Uni par un accord formel.
L'accord jettera les bases de l'établissement d'un lien formel entre les systèmes, une mesure qui devrait stabiliser les prix du carbone et accélérer la réduction des émissions dans les deux juridictions. Une fois mis en œuvre, les quotas délivrés au titre du SEQE de l’UE ou du SEQE du Royaume-Uni seront mutuellement reconnus pour leur conformité dans les deux systèmes. Cela permettra aux entités réglementées dans le cadre du SEQE de l’UE ou du SEQE du Royaume-Uni d’échanger sans discontinuité des quotas, ce qui augmentera la taille du marché des quotas et renforcera sa stabilité et son efficacité. En outre, l’accord de liaison devrait créer les conditions d’exemptions mutuelles des mécanismes d’ajustement carbone aux frontières (MACF) respectifs, sous réserve du respect de la législation applicable.
L’un des principaux piliers de l’accord est l’alignement dynamique du Royaume-Uni sur les règles de l’UE qui sous-tendent le fonctionnement du lien entre le SEQE, en tenant dûment compte des procédures juridiques et législatives du Royaume-Uni. Cet alignement garantira une évolution cohérente des deux systèmes et empêchera l'apparition de distorsions du marché. Afin de pouvoir faire valoir son point de vue sur les questions pertinentes pour le lien avec le SEQE, le Royaume-Uni devrait être associé aux premiers stades de l’élaboration des politiques de l’UE, sous réserve de considérations relatives au statut du Royaume-Uni en tant qu’État non membre de l’UE.
Pour traiter les litiges, l’accord devrait prévoir un mécanisme de résolution indépendant et fondé sur l’arbitrage, la Cour de justice de l’Union européenne servant d’autorité ultime en matière de droit de l’Union.
En outre,
- Le champ d’application de l’accord de liaison devrait inclure les secteurs de la production d’électricité, de la production industrielle de chaleur, de l’industrie, du transport maritime national et international et de l’aviation nationale et internationale, avec des dispositions visant à étendre la couverture à l’avenir.
- Si la trajectoire de plafonnement et de réduction du Royaume-Uni restera guidée par les obligations du pays au titre de la loi sur le changement climatique et de ses contributions déterminées au niveau national (CDN), elle devrait être au moins aussi ambitieuse que la trajectoire de plafonnement et de réduction de l’UE.
- Exemptions mutuelles des droits respectifs de chaque partie MACF réduira la charge administrative et les frictions commerciales potentielles entre les juridictions. Le gouvernement britannique estimations l’exemption pourrait empêcher environ 800 millions de livres sterling de paiements potentiels au titre du MACF des exportateurs britanniques d’ici à 2030.
Le couplage prévu devrait créer un marché du carbone plus liquide et plus stable, réduisant les coûts pour les entreprises et encourageant les investissements verts. Les deux parties ont souligné que le lien ne devrait pas limiter leur capacité à poursuivre des ambitions climatiques plus élevées, conformément à leurs engagements de zéro émission nette.
Les prochaines étapes comprennent des négociations techniques visant à rendre opérationnel le lien SEQE conformément aux échéances qui seront annoncées plus tard cette année. La Commission européenne va maintenant demander au Conseil l'autorisation d'engager officiellement des négociations en vue de l'accord de liaison.
Mise à jour: Le 16 juillet 2025, la Commission européenne a publié son Recommandation de décision du Conseil demander l’autorisation d’ouvrir des négociations formelles de liaison avec le Royaume-Uni, ainsi que des directives de négociation détaillées dans l’annexe jointe.